- NOTRE DAME DE PARIS -
« DES BATISSEURS AUX RESTAURATEURS »
Le 9 Novembre 2023 une quarantaine d’adhérents de l’AGFT prennent la direction de la Cité de l’Architecture ; Il pleut mais le trafic, relativement fluide permet au chauffeur d’arriver Place du Trocadéro avec une heure d’avance. Elle sera occupée par une promenade, toujours dans le car, aux alentours des Invalides, de la Tour Eiffel, et des jardins du Trocadéro. Splendide endroit, même sous la pluie !
Deux groupes sont constitués pour cette exposition qui présente l’histoire de la construction de la Cathédrale, du Moyen âge à nos jours et aussi et surtout, le chantier de sa restauration, après l’incendie du 15 avril 2019 qui nous a tous marqués.
Cette construction a été engagée sous le règne de Louis VII par l’évêque de Paris, Maurice de Sully en 1163 et s’est achevée en 1345. Brièvement nous rappellerons que la cathédrale détériorée au moment de la révolution française a bénéficié, sous la direction de l’architecte Viollet-le-Duc, d’une importante restauration entre 1845 et 1867. Elle est le symbole du culte chrétien à Paris au cours des siècles. Elle est aussi le monument le plus visité en Europe et l’un des plus visités dans le monde.
A l’entrée de l’exposition, une immense photo de l’intérieur de la cathédrale fait apparaître l’étendue du désastre, conséquence de l’incendie du 19 avril 2019!
Puis apparaissent les statues des apôtres et évangélistes qui ornaient la flèche de Viollet-le-Duc, et qui avaient été déposées juste quelques jours avant l’incendie ; elles sont bien visibles et à hauteur d’homme.
Ces statues avant leur dépose pour restauration
Après leur restauration minutieuse elles peuvent ainsi être admirées ainsi que leur symbole (notamment pour les évangélistes) :
l’ange pour Saint-Matthieu, l’aigle pour Saint-Jean, le lion pour Saint-Marc et enfin le taureau pour Saint-Luc.
La statue de Saint-Thomas, dont le dicton est « je ne crois que ce que je vois », est ornée non plus de sa propre tête mais bien de celle de Viollet-le-Duc, lui rendant ainsi hommage, et le représentant avec sa règle d'architecte à son nom.
Le coq, situé au sommet de la flèche, tombé d’une hauteur de 96 mètres est miraculeusement retrouvé dans les décombres après l’incendie ; il date de 1835 et, jugé trop abîmé pour être restauré, sa réplique, conçue par l’architecte en chef Philippe Villeneuve doit être repositionnée sur la flèche, elle-même reconstruite à l’identique. Opérations effectuées avec succès à ce jour !
Dessin original de Viollet le Duc
Des vestiges de pierre issus de la voute de la croisée du transept, de la couverture de Notre-Dame et du bois brûlé issus de la charpente sont sous vitrine et amènent le visiteur à s’intéresser aux futures et nouvelles charpentes de la nef et du chœur de Notre-Dame.
Une photo montre cette charpente avant l'incendie. Heureusement tout avait été relevé et dessiné précisément. Il faudra pour la reconstruire, 2000 arbres de 20 à 30 mètres de hauteur et de 40 à 50 centimètres de diamètre, abattus dans toutes les forêts de France, à une époque bien précise : hors sève, en lune descendante ou en lune noire.
On a même retrouvé une miniature de la fameuse flèche ajoutée par Viollet le Duc,
parmi beaucoup d'autres maquettes
Les charpentes de la nef et du chœur sont reconstruites selon une technique manuelle traditionnelle, avec deux types de haches utilisées au Moyen Âge (haches de dégrossi pour équarrir les bois qui seront appelés grumes après l’abattage, et haches à blanchir ou doloires pour permettre de lisser leurs surfaces). Chaque pièce de charpente travaillée est unique et a son marquage propre pour permettre de l’identifier dans l’ouvrage. Elle est ensuite taillée, assemblée et chevillée pour former l’ensemble des charpentes et prendre place dans la cathédrale. Il s’agit là d’un ouvrage d’art hors du commun. COCORICO !
La visite terminée, les adhérents reprennent la route en direction de Taverny, non sans admirer une nouvelle fois les illuminations de Paris.
Marie-Claire.