Maison Zola et Musée Dreyfus
Sortie du 13 janvier 2022
Nous avons rendez-vous à Médan, petite ville située sur les bords de Seine,
entre Poissy et Villennes, pour découvrir la Maison Zola et le Musée Dreyfus.
Lorsque l’écrivain a acheté cette maison en 1878, pour fuir les mondanités parisiennes qu’il n’appréciait guère, et cela grâce aux droits d’auteur apportés par le succès de l’Assommoir, c’était une simple maisonnette qui s’est agrandie au fur et à mesure de
la publication de ses œuvres avec notamment, la construction de deux tours dissymétriques venues l’encadrer, l’une hexagonale appelée Tour Germinal et l’autre carrée, la Tour Nana.
Zola vécut dans cette maison jusqu’en 1902, date de sa mort, en compagnie de son épouse Alexandrine, de ses domestiques et de son chien Pinpin.
La découverte se poursuit en pénétrant à l’intérieur de la demeure, permettant d’imaginer le cadre de la vie quotidienne de Zola et le lieu où il a écrit la plupart de ses romans .
Nous pénétrons dans un impressionnant hall de réception de style Renaissance puis nous entrons dans la grande salle de billard éclairée par de somptueux vitraux dont les motifs représentent un immense paon déployant sa roue à côté d’animaux aquatiques.
De nombreux objets, meubles, bibelots, instruments de musique complètent le décor.
La salle à manger, au plafond orné de fleurs de lys, accueillait des écrivains comme Maupassant Huysmans, Jules Vallès, Flaubert ou Daudet pour de longues discussions littéraires animées.
On découvre la cuisine avec ses carreaux de céramique bleue. Zola voulait que cette maison bénéficie du modernisme de son époque.
Au 1er étage, se trouve le monumental cabinet de travail de l’écrivain : une vaste pièce, d’un étonnant style néo-gothique, au plafond élevé, dans laquelle il écrit 20 romans en 24 ans. Dans le fond se trouve une alcôve surmontée d’une mezzanine aménagée en bibliothèque. Sur le manteau de l’immense cheminée est peinte la devise latine du romancier : « pas un jour sans une ligne ». De nombreux objets décorent la pièce.
Du balcon, la vue s’étend jusqu’à la Seine ; en bas du jardin, passe la ligne de chemin de fer, où Zola a sans doute trouvé l’inspiration pour rédiger La Bête Humaine.
La visite se poursuit avec la découverte de la salle de bains, de la chambre à coucher d’une étonnante simplicité et de la lingerie .
Notre guide a su émailler notre visite de nombreuses anecdotes qui nous ont ravis.
Le musée Dreyfus
Nous poursuivons librement la visite de ce nouveau Musée, dans le bâtiment annexe qui jouxte la propriété d’Emile Zola et qui est consacré à l’affaire Dreyfus.
Cet officier de l’armée française, de confession juive, fut, à tort, accusé de trahison et enfermé dans les bagnes de Cayenne jusqu’à son procès en révision.
Cette affaire déchira la France et Zola s’engagea dans une lutte sans concession pour la vérité et la justice.
La mise en scène du Musée rassemble de nombreuses Unes de journaux publiant des propos haineux, anti-sémites et xénophobes. Des dessins caricaturaux, des affiches, des figurines, montrent la propagande anti-juive de cette fin des années 1880 et l’atmosphère pesante dans laquelle baigne la France au moment de l’Affaire.
Zola, l’homme de lettres en pleine gloire, a su par ses engagements courageux, son combat au péril de sa liberté et de son honneur, infléchir le cours de la justice pour sauver un innocent.
L’objectif de cette exposition vise à nous interroger sur les questions fondamentales des droits des hommes et des femmes, de la justice, de la tolérance, de l’égalité et de la laïcité.
Idées qui trottineront peut être dans nos pensées sur le chemin du retour...
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