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Les passages couverts à Paris

Visite du 28 novembre 2019

Notre découverte des passages couverts était planifiée initialement le 5 décembre, qui s’est révélée être une journée marquée par la grève…  Finalement nous fûmes très inspirés de modifier la date et de réaliser notre flânerie parisienne le 28 novembre, tant il s’agit bien là de nous trouver aux antipodes de la vie moderne.

Ici, il s’agit au contraire d’une déambulation rêveuse. A l’abri des intempéries, nous avons flâné loin de la rumeur de la ville, dans un univers baigné de lumière naturelle et de boutiques luxueusement décorées, parfois étranges et surannées, et de restaurants insolites.

Nés à la fin du XVIIIème siècle, les passages couverts parisiens se nichent dans un tissu urbain hérité du Moyen-Age ou de la Monarchie. C’est ainsi que nous avons commencé notre promenade Place Colette, par le Palais Royal, que Philippe d’Orléans avait reçu de son frère Louis XIV et qui confia à l’architecte Victor Louis le soin de construire un jardin en grand U bordé de galeries intérieures surmontant des boutiques. Dès 1781, on construisit les galeries de bois prototypes des passages couverts de Paris.

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Au détour du Grand Véfour, haut lieu gastronomique créé en 1784 dont nous avons pu contempler le menu et … le décor totalement conservé datant de la Restauration, nous avons grimpé quelques marches pour nous retrouver dans la Galerie Véro-Dodat, joliment restaurée en 1997 et qui recèle des galeries d’art, des boutiques de mode, une brasserie « d’époque » et un célèbre luthier. Sous ses splendides plafonds à caissons et ses magnifiques peintures, c’est un passage paisible où nous nous sommes prises à nous admirer dans les miroirs comme le faisaient des belles dames d’autrefois.

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Quelques pas plus loin, rue des Petits Champs, nous avons découvert la plus luxueuse des galeries, la Galerie Vivienne, de style Empire, passage obligé entre le Palais Royal et la Bourse et à proximité de la Bibliothèque Nationale. Elle a été restaurée en 1970 avec authenticité et a conservé ses boutiques d’origine. Vivante, cette galerie relie harmonieusement le passé et le présent. Elle présente une rotonde magistrale de 7,50 m de largeur.

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Un œil sur la Bourse et … nous fîmes notre entrée dans la Galerie Colbert reconstruite à l’identique en 1985, et qui abrite les instituts dédiés à l’art et au patrimoine. Sa coupole de verre décorée de frises grecques est surnommée le « cocotier lumineux ». A son extrémité, une brasserie Belle Epoque « Le Grand Colbert » a été rénovée jusque dans les moindres détails : lampes aux boules opaques, banquettes capitonnées et, au sol, une splendide mosaïque.

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Puis, en traversant le boulevard Montmartre, nous pénétrâmes dans le plus ancien des passages : le passage des Panoramas. Il doit son nom aux deux tours rondes placées à l’entrée du côté du boulevard. C’est aussi là, qu’en 1817, eut lieu le premier essai de l’éclairage au gaz.  Ce passage a conservé ses célèbres boutiques d’origine : celle du chocolatier Marquis (aujourd’hui rebaptisée l’Arbre à Cannelle) et celle du graveur Stern aujourd’hui classée à l’inventaire des monuments historiques.

Des spectateurs y flânent aussi le soir avant de se rendre au théâtre des Variétés, d’où nous avons aperçu l’entrée des artistes.

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Juste dans l’axe du passage des Panoramas, le passage Jouffroy offre une vision différente, celle d’une structure de fer et de fonte. Premier passage chauffé par le sol, il devint l’endroit idéal pour se retrouver autour d’un petit verre d’absinthe ou d’une table de restaurant. Les élégantes y faisaient leurs emplettes et les grisettes dansaient au Bal Montmartre. Outre le musée Grévin, tout proche, de nombreuses boutiques hèlent les curieux et l’Hôtel Chopin n’en finit pas d’attirer les romantiques.

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Pour conclure, il y a au total une vingtaine de passages parisiens accessibles, c’est une délicieuse plongée dans un Paris certes quelque peu désuet mais tellement enchanteur. 

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Je termine en citant Maurice Bedel dans son ouvrage « Les passages parisiens » du 27 mai 1947 :

 

Allez, amoureux de Paris,

Allez du Passage Brady tout fourré de fourrures

Au passage du Grand-Cerf tout en dentelles

De ferronneries légères,

Du passage Sainte-Anne dont le gardien est un chat

A celui du Havre où l’on flâne devant des tableaux

De cheveux et des collections de boutons de faux cols …

Allez, et sous ces claires verrières,

Loin des vacarmes du dehors,

Ecoutez dans la fuite des temps

Battre le cœur

De la ville que vous aimez »

    

Merci à Lysiane pour le texte et à Moïsette pour les photos !

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