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JOURNEE DU 7 DECEMBRE 2023 « DUO D’EXCELLENCE »

CHOCOLATORIUM CLUIZEL ET MANUFACTURE BOHIN

Partis de Taverny à  8h, c’est à 10h 15 que nous arrivons, sous une légère pluie  au CHOCOLATORIUM de la Manufacture CLUIZEL située dans l’Eure à une trentaine de km de Dreux. Nous commençons la visite de cet espace dédié au chocolat et ouvert à tous les curieux et gourmets. Il  appartient à la famille Cluizel depuis quatre générations. La Manufacture travaille en relation directe avec des planteurs de cacao pour que cet engagement équitable soit gage de qualité.

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L’exigence de la chocolaterie ? Un goût vrai, sans artifice. Pour cela, les fèves sont fermentées à point chez le planteur, puis tout se passe à la Manufacture Cluizel, depuis une torréfaction lente qui libère parfaitement les arômes, jusqu’aux subtilités de décors souvent manuels.

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Nous découvrons tout d’abord, dans l’espace Cinéma, les différents métiers Cacaofier, Confiseur et Chocolatier, au travers de l’histoire de l’entreprise familiale. Puis, dans l’espace Activité, nous découvrons l’univers des plantations, avant de pouvoir observer dans l’espace Découverte, les ouvriers qui élaborent les chocolats en reproduisant les gestes traditionnels de leur métier. Dans le même temps, nous nous initions aux différentes étapes de la transformation de la fève de cacao, (avec et sans son enveloppe) au chocolat d’exception (noir ou autre).

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Ensuite nous passons bien sûr, toutes et tous à la boutique pour acheter, devinez quoi ? … des chocolats !

Vers midi nous prenons à bord de notre car la direction du restaurant bistronomique «Le Barilois», situé justement, à «Les Barils», petite commune  de l’Eure toujours. Il pleut durant le trajet et même pendant le déjeuner. Pas grave ! Ce dernier est excellent, le cadre est agréable et le patron charmant. 

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Tout va bien sauf qu’il est déjà plus de 14heures et qu’il nous faut reprendre la route pour

«La Manufacture BOHIN».

 Celle-ci, située à Saint-Sulpice-sur-Risle, pays d’Ouche, dans l’Orne, détient le dernier savoir-faire de la France et même désormais de l’Europe, pour la fabrication de l’aiguille, de l’épingle de sûreté à boule et l’épingle à tête de verre (de Murano s’il-vous plaît !).

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         Une fois dit cela quelques dates sont à retenir dans les 185 ans d’histoire de cette production unique et originale, avec son fondateur atypique Benjamin Bohin, fils de Pierre-Noël Bohin qui avant 1833, était fabriquant d’objets en fer et en bois à l’Aigle : 

        1833, Benjamin crée l’entreprise Bohin ;

        1839, l’entreprise produit en série 50 000  boîtes de toutes espèces et fait travailler 15 ouvriers…puis 28 pour une production de 350 000 boîtes en fer blanc et en zinc ;

        1864 , construction d’un château d’eau fonctionnant avec une éolienne à l’usine du Moulin à vent que Benjamin avait déjà fait construire précédemment à l’Aigle;

        1866, Benjamin achète l’usine des haies à Saint-Sulpice-sur-Risle, (siège social actuel) comprenant une fonderie , une tréfilerie de cuivre, une épinglerie et une aiguillerie…

        1873, Paul le fils unique de Benjamin et qui a fait deux stages comme aiguillier en Angleterre et Allemagne avant de communiquer son savoir-faire à ses  34 ouvriers prend la direction de l’usine des Haies. L’entête « B.Bohin et Fils » apparaît alors sur les documents.

Les dates des inventions, récompenses, des changements de présidence et encore des achats d’usines se succèdent…Impossible de les noter toutes ici.

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Revenons à la fabrication de l’aiguille. Savez-vous combien il y a d’étapes pour fabriquer une aiguille (inventée par les hommes préhistoriques pour assembler les peaux faisant office de vêtements, il y a 20 000 ans)? Eh bien 27 ! C’est ce que nous explique clairement notre guide avant même de nous faire rentrer dans l’atelier qui rappelle quelque peu, celui de la Clouterie de Creil (visite de janvier 2014), avec de grosses machines mécaniques datant pour certaines de près de deux siècles. 

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Les étapes sont présentées dans l’ordre :

Le choix du fil adéquat au diamètre voulu de l’aiguille et de sa composition chimique et dureté ; une bobine de 2kg produit 200 000 aiguilles.

Le dressage et la coupe du tronçon ; une fois le fil tortillonné afin de le rendre droit, il est coupé en tronçons de deux aiguilles.

L’empointage permet de meuler les extrémités et de leur donner une forme ogivale (contrairement au clou dont la pointe est conique).

L’Estampage et le Perçage :  la création du chas ; en 1) le fil est écrasé en son centre et en 2) un poinçon débouche le trou déjà préparé par la matrice d’estampage.

La Séparation du Tronçon et l’Ebavurage juste avant les étapes,

La Trempe et le Revenu ; les aiguilles étant encore molles (pour permettre le perçage du chas), elles sont  alors mises pour les durcir,  dans un four chauffé à 835°C, puis plongées dans un bain d’huile chauffé à 180°pour leur rendre leur flexibilité.

Le Sciurage ; pour absorber l’humidité des aiguilles, elles sont alors mélangées à de la sciure de bois dans des tonneaux en rotation.

Le Vannage ; les aiguilles passent dans une machine calibrée pour seulement aspirer la sciure et les laisser retomber.

Le Rangement ; sur un plateau en bois rainuré de grande dimension et, par des secousses et un mouvement particulier, les aiguilles glissent le long des rainures pour se ranger de façon superposée au bout du plateau.

Le Polissage ; les aiguilles sont installées dans des paquets en toile enduite, dans lesquels on ajoute de l’huile et de l’abrasif, et ces paquets sont plaçés dans un banc de polissage. Un paquet de 15kg = 100 000 aiguilles.*

Le Nickelage ; traitement de surface électrolytique qui protège les aiguilles de l’oxydation en les rendant brillantes et glissantes*

A  noter que derrière ces deux opérations**, les aiguilles de nouveau humides devant être sèches, la double opération du sciurage et du vannage se répète !

A noter encore que le polissage est l’étape la plus longue et la plus onéreuse du processus de fabrication puisque cette technique ancestrale dure trois fois quatre jours. Si, si ! Et il reste le tri, soit :

La Mise en Cases ; là on se sert à nouveau du plateau en bois rainuré (utilisé depuis deux siècles) pour ranger parallèlement et superposer les aiguilles, puis on les installe dans des pochettes à fond plat.

Le Tallage ; on range les aiguilles selon leur longueur.

L’appérissage ; on range les aiguilles dans le même sens, côté pointe ou côté chas.

Les contrôles ; mécanique pour les chas et pointes et, manuel pour la rectitude de l’aiguille. *Et c’est fini pour la fabrication ! Reste encore :

Le Piquage ; un assortiment d’aiguilles identiques sont piquées sur un ruban en coton.

La Mise en Pochettes ; les aiguilles sont emballées pour partir en boutique.

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Visite très intéressante, voire passionnante et de nature à changer notre regard sur ces petites aiguilles qui, pour bien piquer, doivent être de qualité !

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Enfin le passage au Musée, nous permet d’admirer :

la broderie, le travail de la dentelière, du patchwork, du taxidermiste, du cuir et des gantiers.  

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Enfin la haute couture est mise à l’honneur avec la robe piquée de 100 000 épingles (=10kg) créée par Eymeric François pour l’inauguration de la Manufacture BOHIN, lieu de mémoire et entreprise, en 2014.

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Vers  17h, après un petit goûter apprécié par beaucoup, nous reprenons notre car, toujours sous la pluie, en direction de Taverny.  

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